Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Maintenant pour passer le temps, j'écrase les crapauds princes.
--> Ca pourrait être une vocation, nan ? Je rendrai service aux petites filles.

Boum boum du moment

RADIOHEAD

http://www.youtube.com/watch?v=W-j3uAAcyLE&feature=related

Dans les ruelles y a des poèmes qui s'étripent sur les murs, agonisant leurs strophes à l'étranglement du lierre, j'aurais bien carressé chaque pierre de chaque feuille morte pour m'en imprimer la dentelle,

et me sentir vivante , aiguisée à la pointe de tous ces couteaux d'argent qui sortent encore de mes yeux.

Il est pas beau mon métier.

***

Aujourd'hui, une nouvelle vieille. Folle. Vieille et folle.

C'est pas un gros lot même si elle pèse boooonnement 110 kilos.

*

- Tu sais madame en blanc, le chien de ffff criii je cheupeumeuleu dehors j'ai froid guiyaaaa, manger, je veux pas ! pipiiii,

 mais enfin Raymond, enfin , enfin ! enfin ! tu crois ?

*

Dans ses beaux yeux verts, plombés de cataracte, y a de l'espoir qui luit , à la source bleue d'un relent de créature, mais je voudrais bien, moi qu'elle me la boive à la source !

Mangez donc , ma chère vieille dame folle et vieille, de cette bonne tambouille mixée, steack haché, purée, beurrée protéinée, saucée, fromagée,  toute mélangée regalez vous de cette assiette qui semble déjà régurgitée.

Putain mais vois donc comme Je pleure bien du coeur, à l'intérieur.

*

- Regarde le mur, petite princesse blanche, le monsieur ! checheumeuleu du chat, c'est perdu, hein, je suis où , pas bon, j'ai peur, partir d'ici attachée ? ... Ha maman !

détachez moi, je veux rentrer chezmeuleu moi.

*

Ma chère vieille dame folle et vieille traine toute sa vie dans une valise à trous, ses culottes passionata haha pas passionnantes portent les noms des pavillons, jalonnés de sa pauvre vie de rien, 

 mozeeert, mozeeeert,

arrêt vivaaaldi, terminus dépotoir des vieux, tout le monde desciiind, même toi la vieille folle, là , au bout de mon doigt,

oué oué toi avec ton gros cul tout ridé de vieille folle à couche,

 miouzik in the head, ça fait bigbagada au fond de ses poches, 90 ans comme ça envolés, dans un trou perdu souffrant au fond de ses neurones aphones,

*

- je veux pas dormir là, petite docteur !  je veux mourir, je veux sortir, détache moi, infirmère ! maman ! papa ! juliette ?

qu'est ce qu'on fout là, salope, sale boche ! je te tuerai, lâche moi, je te frappe hein ! il est où mon mari papa, grrrr wou wou,

maman, j'ai froid cheumeuleu ffff chrreu , j'ai chié, je veux pas chier, déchie moi, couvre moi, madame blanche, oui toi, aide moi, laisse moi sortir, je veux m'envoler je veux m'evader, rentrer chez moi, je pourrai être ta grand mère,

salope de boche, garde barrière, poussière, sorcière !

sourcière...

*

Tu sais madame  ma vieille,

ma vieille, vieille et folle,

moi aussi je voudrais prendre mon envol.

Ecrit par giantjack, le Mercredi 17 Octobre 2012, 01:10 dans la rubrique Hostopathie.

Commentaires :

Ruah
Ruah
17-10-12 à 16:12

Des êtres toujours aimés

Je ne sais pas si le poète a "toujours" raison, mais une chose est sûre : il a "souvent" raison.
Tu as un métier que je trouve extraordinaire ! Et puis tu es aussi poète ! Tu ressens les choses différemment des autres, et en les ressentant très fortement (surtout dans ces lieux où le blanc domine) cela n'allège sûrement pas ton travail quotidien. Accompagner les gens dans leurs souffrances et parfois jusqu'au terme de leurs jours comme tu nous le rapportes, relève d'une vraie vocation ! Personnellement c'est comme ça que je le vois. Certainement que je ne suis pas obligé de te lire régulièrement, mais comme tu le sais, parfois une seule fois suffit pour ensuite se souvenir et ne plus oublier.
Et comme beaucoup de gens ou de lecteurs, je suis de ceux qui restent sensibles à tes paroles sans pouvoir rien faire qui viendrait te soulager. La vérité reste que le crapaud embrassé devenant prince ne se trouve que dans les contes merveilleux. Alors désormais je trouve que  tu as raison de vouloir écraser les princes crapauds que tu trouveras sur ta route (ils n'existent pas et ne peuvent te serrer dans leur bras).
Reste la beauté puissante, la quête, de ceux, celles qui aiment jusqu'à rechercher l'inaccessible étoile. Ces êtres sont toujours aimés.