Je suis pas ta femelle.
Ce que j'aime par dessus moins,
c'est jouer au roi du silence, ne pas savoir dechiffrer les codes, les panneaux de ta conscience,
ne pas avoir le guide michelin de ton coeur, ne pas comprendre ne pas savoir errer dans le flou le plus total.
Puis tu m'emmerdes à la fin, espèce de suspension !
Reste gluant si ça te trotte.
Ce que j'aime par dessus moins, c'est rester là sans rien faire, à tourner toute seule à petits pas au fond de ma tête.
Ne pas avoir de projets ni d'horizon, personne à qui penser, et l'arrêt cardiaque totalement derangé , torturant seule, la touche diez de mes échappatants de cervelle,
laisser les jours me bouffer les nuits, sans que quiconque n'y ait apporté une once de petillance.
Après vois tu je suis grave, Toikimelis, je vois le boucher comme mon sauveur.
Pour lui, je crois, je suis la princesse des mardis ET des vendredis, aussi. Je suis pourtant pas très sexy, avec mon odeur de pisse de vieille collée partout sur mon âme, et dans mes cheveux, à l'envers,
mes yeux gris de bataille, ma gueule toute blanche de naufragée blondasse, je suis, le jour, une épave remorquée par la routine, abasourdie de café bien noir.
Mais il est là lui tout le temps, et il me tend des sourires d'honneur.
Du coup, je me prends pour paris hilton sur le parking, agrrr, je sors l'oeil du tigre, je mets le son et je chante, je ris toute seule dans mes rétros, bref je me sens belle.
J'sais même pas comment il s'appelle.
Il est toujours là, si commun mais si grand, à m'attendre, accroupi au milieu de ses rayons guettant par dessous sa petite toque, de son oeil bleu malicieux posé sur moi, il me fait déguerpir, son sourire un peu de travers, je me sens le coeur bondir, d'être soudain autant considérée derrière des p'tits noeunoeils.
Ha bon, je suis pas une plante finalement ?
puis c'est peut être aussi parcequ'il me rappelle les petits gars de chez moi.
Ces grands chatain peaux claires aux yeux azur, ces grands comme moi d'min pays, qui parlent avec des sourires plein les mots, qui sont communicatifs et qui n'hésitent pas à vous jeter leurs propres yeux en pâture.
J'ai toujours peur qu'il fasse un pas de trop, qu'il n'aille trop loin qu'il me tende un petit papier avec son nom, son téléphone et qu'il me mette devant la porte d'un rendez vous qu'il me serait impossible d'honorer.
Mais cesser ce jeu serait comme couper la boite de mes badabam badabams des mardis et vendredis. Et je ne veux pas perdre le peu de battements que je ressens encore.
Ecrit par Gobbo, le Dimanche 20 Mars 2011, 01:20 dans la rubrique Et nos dragons , Echo chaos Môme ?.